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LE SITE D'HENRI GOLDMAN
POUR UNE GAUCHE VERTE DANS UNE VILLE COSMOPOLITE


 

[Vous jugerez peut-être que la question que j'aborde ici est très secondaire, à côté du climat, du pouvoir d'achat, des inégalités sociales… Pour les personnes concernées, elle ne l'est pas. Et pas non plus pour moi, pour des raisons que vous comprendrez en visionnant la vidéo au bas de cette page.]

HIJAB : UNE QUESTION DE DIGNITÉ

D'où viennent nos convictions les plus profondes ? De rencontres ? De lectures ? Sans doute, mais rien ne remplace l'expérience vécue, par soi ou par ses proches. Ma famille a été décimée par la folie exterminatrice du nazisme. Je sais depuis toujours que le refus du racisme constitue le noyau dur de mon engagement dans la société.

Aujourd'hui, dans les sociétés démocratiques comme la nôtre, on se préoccupe de combattre le racisme et les discriminations de tous ordres. Mais il y a encore du travail pour faire reculer les discriminations dites “structurelles” qui pèsent sur les personnes issues de l'immigration populaire, principalement les Arabes, les Turcs et les Noirs. Celles-ci sont lourdement discriminées au logement, à l'embauche et à la promotion. En même temps, les Juifs restent victimes de crimes de haine alimentés par un complotisme qui fleurit sur  les réseaux sociaux, même s'ils échappent pour leur part aux discriminations structurelles. Il faudra un immense travail de la société sur elle-même pour réduire cette hiérarchie “raciale” implicite qui se superpose si souvent à la hiérarchie sociale, ainsi que les préjugés tenaces qui les fondent et que certains politiciens alimentent avec cynisme. 

Se battre pour l'égalité de tous et toutes. Mais pas seulement en droit. Aussi en

dignité. Celle-ci ne se décrète pas de l'extérieur. Il revient à chaque personne de définir ce qui constitue sa dignité et comment elle souhaite que la société la reconnaisse et l'accueille. “Pour aller résolument vers l'autre, il faut avoir les bras ouverts et la tête haute, et l'on ne peut avoir les bras ouverts que si l'on a la tête haute” (Amin Maalouf, Les Identités meurtrières, 1998). Or, il y a un groupe de femmes qu'aucune mesure antidiscriminatoire ne protège, qui ne sont pas incluses dans les “plans de diversité” proposés aux entreprises, qu'on peut de manière légale priver d'emploi et de formation. Il s'agit des femmes musulmanes qui portent un foulard dit “islamique”. Ces femmes, pour la plupart des citoyennes belges, paient leurs impôts et sont supposées avoir des droits égaux aux autres citoyen·ne·s. Leur foulard ne pose aucun problème dans la plupart des pays démocratiques. Mais il semble en poser d'énormes en France et, par contagion, en Belgique. 
Chacun peut avoir de ce foulard l'opinion qu'il veut, de même qu'on n'est pas obligé d'apprécier la dictature de la taille 36 et de la jeunesse éternelle qui pèse sur toutes les femmes. Mais respecter leur dignité, c'est d'abord respecter leur libre arbitre et ne pas prétendre savoir mieux qu'elles ce qu'elles devraient faire de leur vie. Les personnes qui s'ingénient à les émanciper de force en leur fermant les portes de l'enseignement supérieur ou de l'emploi, public comme privé, se rendent-elles compte de ce qu'elles font ? Dans une ville cosmopolite comme Bruxelles qui devrait donner l'exemple de l'ouverture culturelle la plus large, cette interdiction est une tache et une honte.
Depuis trois ans maintenant, Actiris, en rupture avec son ancienne pratique, a ouvert ses portes aux femmes musulmanes qui portent le hijab. Même si cette institution y a été contrainte par une décision du Tribunal du travail (2015), c'est un signal positif qui doit faire jurisprudence. L'entendra-t-on, par exemple, à la Stib, qui peine à recruter du personnel féminin, mais qui maintient des dispositions discriminatoires avec la bénédiction du gouvernement bruxellois actuel ?

Lire à ce sujet la lettre ouverte des citoyennes, féministes et musulmanes (2016). 

Ci-dessous : une vidéo réalisée pour la Fête des Solidarités, à la demande de Solidaris (2015).